Le revers de la médaille.

Messages : 257 Date d'inscription : 02/07/2014 Age : 30 Localisation : Astrub

HRP:

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Le soleil, déjà bien haut dans les cieux, observait la jeune disciple de Féca d'un œil bienveillant. L’œil de ladite disciple, lui cependant, était capricieux et difficile à convaincre. Pourtant, alors que la conscience lui revenait peu à peu, ses pupilles lui firent le cruel cadeau de s'ouvrir sur un rayon puissant et impassible. Immédiatement après ce difficile premier contact, elle détourna ses yeux bleus, plissant les paupières en chœur avec le reste du visage dans une expression de dérangement bien lisible. Les questions ne tardèrent pas à se poser, alors qu'elle émergeait.

Elle détestait le soleil tapant ainsi sur sa peau. Pourquoi était-elle ici ? Une question prit le dessus sur celle-ci, alors qu'elle tenta de se redresser. En vain. Ce mal de crâne ... D'où sortait ce mal de crâne ? Pourquoi ? Elle tenta de se remémorer les événements passés, avec difficulté toujours, maintenue au sol par la gravité. Elle se rappelait ... D'une phrase, qui revenait sans cesse dans sa tête. "J'arrive plus à bouger !". Ces quelques mots, qui raisonnaient forts ... Était-ce elle ? Ou une autre ? Impossible de le déterminer. Elle se rappelait d'un breuvage. C'est ça.

Elle avait bu.
Mais à quel point ?
Elle se considéra un temps, calmement, aussi calmement que ses maux de tête le lui permettaient, prenant son temps. Elle avait bu, avec l'équipage. Escobar, Chrodil. Au moins eux. Et après ... Tout était flou. L'aventure ... Le Capitaine allait couler ... Bon sang, c'est ça la gueule de bois dont tout le monde parle ? Sans envie aucune pour les Pandawas, elle cherche à amener sa main à son visage quand un autre problème se pose.

Son bras ne répond pas.
Elle ré-essaye. Toujours pas de réponse.
Paniquée, ses yeux s'ouvrent, cette fois en grand, bravant le soleil, alors que l'incompréhension laisse une petite place à l'horreur. Elle regarde à gauche, et ... Et son bras n'est, en effet, plus en état de répondre. Son avant-bras suivant une trajectoire qui, visiblement, n'était pas sa trajectoire naturelle par rapport à son bras, littéralement à l'opposé, elle commença, finalement, à ressentir la douleur qui lui revenait de droit. Et, gémissant de plus, en plus, leva les yeux non au ciel, mais le long du mur qui lui tenait compagnie. C'était la seule explication: elle était tombée, bourrée, de là-haut, et s'était littéralement brisé le bras en deux.

Nul temps pour les regrets. Elle devait partir, et au plus vite ... Histoire de ne pas rester éternellement ici, handicapée. Après dix bonnes minutes de lutte interne contre ses maux et contre son équilibre précaire, elle parvint à se relever non sans peine, et mit cinq autres grosses minutes pour se maintenir totalement droite, endolorie et privée d'un membre. Le repaire devait être dans un sale état, inutile de chercher de quoi s'administrer les premiers soins: elle savait déjà à qui s'adresser.

Ramassant son chapeau, qui par un quelconque miracle se trouvait là, sur le sable, elle entreprit une marche lente jusqu'au Zaap, les questions en tête remontant de plus en plus vite, le malaise en son ventre de plus en plus grand, le mal de tête de plus en plus op-

Elle vomit le contenu de son estomac, dans des expressions et des mimiques dont je vous passerai la description.
Le mal de tête, de plus en plus oppressant, donc. Et ce goût écœurant, désormais, en bouche. Elle savait qui trouver, elle savait où le trouver. La seule difficulté était le simple trajet jusqu'à la ville mercenaire, Astrub.

Invité

La tête posée sur la marche qui lui sert d'oreiller, la disciple de Sacrieur cligna des paupières, sans toutefois les ouvrir. Respirant lentement, elle essayait de se souvenir où elle était... La surface qui soutenait sa tête, trop dure pour être son oreiller, et son lit n'étais pas d'habitude si... sableux... les pensées sortaient peu à peu de la brume, alors que Essy se décidait à ouvrir enfin les yeux. Le soleil déjà bien haut, s'amusait a venir augmenter son mal de tête, alors qu'une douleur au bras raviva sa mémoire... Sa première rencontre avec le Capitaine, l'interrogatoire du Second, son marquage et la soirée qui suivit...

Essy prit une grande bouffée d'air frais, avant de se redresser, assise dans le sable, en bas des marches du Repaire. Elle observa son bras, dont la brûlure encore vive suintait. "Manquerait plus que je fasse une infection" pensa la Sacrieur. Elle tenta de se lever, mais ses jambes encore cotonneuses la rappelèrent à l'ordre, l'obligeant a retomber sur son derrière. Sa tête lui faisait un mal de chienchien, pire que si on lui arrachait chacun des cheveux de son épaisse tignasse bleutée un à un.

Après quelques minutes, des picotis parcoururent ses jambes, lui autorisant la position debout. Elle se leva alors, doucement, tandis que son mal de tête s’amplifiait à mesure qu'elle se redressait sur ses jambes. Elle entreprit de faire un pas sur le sable chaud... les vertiges qui commencèrent a la faire vaciller, cessèrent quand le contenu de son estomac se mit a tourbillonner. Sans qu'elle ne puisse y faire grand chose, elle fut prise d'une nausée l’obligeant à se tenir au mur. Respirant profondément, elle attendit que la nausée s'estompe, alors que son mal au crâne persistait. Elle se redressa, et prit lentement la direction du zaap. Elle jeta un œil à la marque sur son bras."Il faut que je fasse soigner ça" murmura t-elle alors que sa silhouette disparaissait dans la voûte bleutée...

Sur la terrasse du repaire, au milieu des tables, Ellana se redressa brusquement : un horrible croassement l'avait tiré de sa torpeur. Elle frotta nerveusement ses yeux coller par les sécrétions de la nuit avant de pouvoir distinguer le maudit coupable de son réveil désagréable : un salbatroce. Ni une, ni deux, la roublarde sortit sa fidèle arme, le Croque-Lune, avant de désigner de sa mire le volatile décrivant des cercles dans le ciel.

"Je vais te passer l'envie de chanter...!" grommela-t-elle, en passant sa main libre sur son front pour protéger son regard du soleil.

La détonation de son canon s'ensuivit peu après. Son tir portait à la tête du volatile, mais la précision de la jeune fille étant fortement altéré par son état précaire au réveil, la balle traversa une des pattes de l'écumeur des plages et ce dernier vit sa trajectoire déviée avant de tomber bec le premier dans l'eau.

Ellana se laissa basculer en arrière, se retrouvant à nouveau au sol, se tenant la tête après avoir lâché son arme encore fumante. Le son du tir lui avait ravivé une vive douleur au crâne ; maux de tête qu'elle devait à l'alcool et à la "bousculade" de la part du Second, laquelle lui avait fait cogner lourdement le visage contre sa chopine. Peu à peu, les autres désagréments "d'un lendemain de cuite" se faisaient sentir : langue pâteuse, glotte collée, gorgée desséchée, estomac lourd, le corps moite, etc. Elle se releva maladroitement, prenant appui sur la plupart des tables avant de s'installer sur un tabouret, frottant à nouveau ses yeux, ces derniers pas encore habitués à la lumière ambiante. La soirée ce devait être réjouissant, et pourtant, une légère amertume habitait la roublarde. Outre les réjouissances du Capitaine et son explication sur l'œnologie, Essy Fircas ayant eu le malheur de se faire tester par Escobar Hillet, le fait que ce dernier avait interdis l'accès du repaire à Ankouh l'attristait réellement. Elle avait beaucoup à dire ce soir-là, mais cette nouvelle lui en avait coupé l'envie. La pirate se redressa de son tabouret dans un long soupire, mélangeant colère et lassitude, avant de se résigner : elle avait juré honneur à la hiérarchie, les ordres sont les ordres, elle ne dérogerait pas à ce qui a été dit, elle doit obéir...

"Il y a encore beaucoup à faire..." murmura-t-elle pour elle-même. Les derniers événements ne présageaient rien de bon. Ellana avait réussi à créer un véritable réseau d'information pour que rien ne lui échappe, et là, elle allait en avoir vraiment besoin.

Mais avant ça, un détour par les douches des quartiers s'imposait : elle était vraiment pas fraîche...