"Dans cette vie-là, rien de mérite vraiment qu'on ne l'embrasse. Il faut choisir ce qu'on veut, et subir ce qu'on aime.
Dans cette vie-là, on se permet des horreurs qui font tison, et des beautés qui font jurer. On s'éprend des étoiles, et le nez nous pue de trop de soufre qui nous brûle la trachée.
Dans ces nuits-là, on éprouve la chaleur et le doux. Les veines qui pulsent, le coeur transparent et les larmes aux bords des lèvres.
Dans ces nuits-là, les autres se nomment et nous reconnaissons. Les voix s'enlacent. Le bleu, l'indigo et le pourpre, et bientôt les paupières crissent.
Dans ces aurores-là, la peau s'imbibe, la lumière s'aspire, et l'on s'insuffle de mirages qui nous haïssent.
Dans cette vie-là, rien ne nous est plus cher."
Le document anonyme est tapissé d'empreintes de doigts que l'encre aurait tachés.