Les Boucaniers Fantasques
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Repaire Role Play sur Wakfu pour les gredins marins
 
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 Sombre soirée, sombres ruelles.

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Cha'

Cha'


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MessageSujet: Sombre soirée, sombres ruelles.   Sombre soirée, sombres ruelles. Icon_minitimeDim 5 Juil - 22:22

Un cri, des bruits de pas dans la pluie entre les pavés.

Une détonation.

Un hurlement de douleur.

« T’aurais du écouter ta mère quand elle te disait de pas aller dans les endroits sombres. »

--

La chaleur d’une maison. Des pierres irrégulières formaient les murs, alors qu’un doux foyer crépitait dans l’âtre. Une odeur de viande qui mijote flottait dans l’air, mêlée aux senteurs d’un bouquet de plantes aromatiques. La maison était composée d’une grande salle sans cloison, quelques rideaux colorés de-ci de-là pour fermer quelques parcelles de la pièce. Elle courrait après un scarafon, qui bourdonnait follement, sa petite robe virevoltant dans cette course endiablée. Elle percuta un meuble,  tituba, et alors qu’elle allait s’écraser au sol, deux grandes mains puissantes la soulevèrent du sol, la faisant tournoyer un court instant alors qu’un rire masculin se mêlait à celui de la fillette. Elle agita ses extrémités, battant de l’air pour toucher à nouveau quelque chose de solide, alors qu’on retournait son petit corps pour qu’il fit face à son sauveur. Un grand homme brun, le visage carré, dont deux grandes prunelles bleues se plantèrent dans les yeux écarquillés de la fillette qui avait cessé de rire.  Une femme rentra au même moment dans la maison, laissant tomber le panier remplit de légumes qu’elle soutenait entre ses bras lorsqu’elle vit les deux être en face d’elle.

«
Althred.. ! » cria presque la brune, se jetant contre l’homme et sa fille.

«
La guerre est finie. Elle est finie… »

--

La voix rauque dont l’intonation suintait les relents d’alcool s’esclaffa après ces paroles, semblant ravie de l’allure de la personne qu’elle avait face à elle. L’homme à qui appartenait  le timbre graveleux, sec et nerveux tenait encore son arme dans sa main, tremblante sous le flot d’adrénaline qui parcourait la moindre parcelle de son être. Un sourire mauvais, se teintait d’une béatitude peu maitrisée, alors que le sol mouillé prenait une teinte pourpre.

Face à l’homme se tenait une jeune femme, semblant la vingtaine. Son visage fin était déformé par un rictus de douleur, alors que sa silhouette d’habitude élancée et droite était penchée vers l’avant, courbée, une plaie rougeoyante siégeant sur sa cuisse. Sa chemise d’un blanc cassé sale était simplement resserrée à sa taille, et son pantalon simple portait une déchirure au niveau de la plaie. C’était sa première blessure par balle, et elle avait l’impression que toute force l’abandonnait alors qu’elle tentait d’effacer de son esprit la douleur cuisante du métal pénétrant sa chair. Ses yeux sombres se plantèrent dans ceux de son adversaire, une lueur meurtrière y naissant alors que les trois paires d’ailes fines dans son dos tressautaient de manière incontrôlée, pendant que des larmes s’écoulaient comme un torrent sourd de ses orbites. La terreur et la douleur se mêlaient, brouillant ses perceptions, emportant son contrôle sur elle même dans un souffle frénétique.

--

Un convoi de voyageurs encapuchonnés sous une pluie torrentielle. Les drago-destriers avançaient difficilement dans la boue épaisse, les plaques de cuirs qui protégeaient les montures crissant sous l’effet de l’eau ruisselante. Elle serrait l’habit ample de la personne qui conduisait la monture, ses petites mains fraiches s’accrochant à ce qu’elles pouvaient. Elle regarda derrière elle, un bateau amarré à un ponton d’une ville encore visible au loin, et la mer, grise, qui s’étendait à n’en plus finir. Elle chercha des yeux un petit bout de terre dans cette immense flaque bis, sans que son regard ne puisse s’accrocher à quoi que ce soit qui y ressemble.

«
Pourquoi est-ce qu’on est parti de l’ile, maman ? » , questionna une voix qui lui sembla être la sienne.

La femme devant elle se retourna tristement vers la fillette, passant une main douce dans ses cheveux. La gamine ne sut jamais quoi de la pluie ou des larmes trempaient ses joues à ce moment précis.


--

Ses lèvres carmins se déformèrent pour pousser un cri de rage, mué en douleur, alors qu’elle se jetait sur son assaillant, ongles en avant vers la gorge de l’ivrogne.

L’alcool aidant, il bascula sans peine alors que les deux corps se rencontraient en à peine une demi-seconde, et que la jeune femme enserrait ses doigts rêches autour la peau fine de la gorge de son adversaire. Les ongles sales et irréguliers se plantèrent immédiatement comme dans un sursaut mécanique dans la chair, alors que son adversaire lâchait son arme alors qu’il tentait de reculer. Elle profita de sa chute pour écraser de tout son maigre poids l’homme déjà au sol, enfonçant farouchement son coude sous le plexus du malheureux. Son expiration se fit sourde, alors que sonné et engourdit par l’alcool, il tentait de se débattre de l’étreinte mortelle de la virago. Le corps émacié de l’individu se tordit dans un spasme pour fuir, alors que les lèvres de la typesse s’entrouvrirent, et une voix rauque et saccadée s’en échappa tel un serpent se glissant hors d’un trou pour enserrer sa prise langoureuse autour de sa proie, ses doigts se resserrant un peu plus pendant qu'elle se penchait pour murmurer à l'oreille du bougre.  

« Ta mère aurait du te dire de te limiter au cul de ta catin d'femme, parce-que celui des inconnues étaient défendus. T'aurais mieux fait d'finir ta bouteille tout seul, comme un con une soirée de plus, au lieu de chercher des embrouilles aux pirates. J'espère pour toi qu'on s'recroisera jamais, parc'que c'pas toi que je saignerai, mais toute ta famille devant tes yeux.»

Ses mots brisèrent le son continu dispensé par la pluie tapant contre les pavés irréguliers de la contre-allée, alors qu’alors que la douleur devenait de plus en plus cuisante. Saisissant avec un sursaut de force le crane de l’alcoolique qui semblait pétrifié par la peur et elle le cogna violement contre les pavés sans qu’il n’ai le temps de bouger une parcelle de son être. Elle resta un instant assise sur l’homme, la tête basse, ses cheveux courts collants à la fine peau diaphane de son visage.

--

« Laissez-nous tranquille ! »

« Saleté d’Athées, z’allez voir pourquoi les dieux et leur disciples vous supplantent tous ! »

Une pierre alla s’écraser durement contre son bras, dressé devant son visage pour la protéger.

«
Arrêtez ! » supplia-t-elle, tentant de reculer.

Elle fit quelques pas en reculant, évitant une pierre de peu, avant d’en recevoir une véritable volée. Son drago-destrier lequel portait la plupart de ses affaires était derrière ses ravisseurs, et elle saisit l’arbalète dans son dos dans un sursaut, cachée par son ample manteau, découvrant son visage sans laisser à ses adversaires la possibilité de lancer une nouvelle salve.

«
Ca suffit ! » hurla-t-elle, brandissant en tremblant l’argument déjà armé devant elle, alors que des larmes de terreur commençaient à tapisser ses joues. « On a le droit de faire ce qu’on v… »

Crac. Elle ne vit que sa monture s'agiter dans un cri d'alarme, alors que son scarafon se mit a bourdonner follement.

«
Cha..?»

Son corps tomba dans la poussière dans un bruit sourd alors que sa conscience s’effaçait pour laisser place à un vide, noir d’encre.


--

Elle passa une main engourdie sur sa cuisse perforée, avant de plonger des doigts fébriles dans la plaie, en sortant un petit bout de métal, quelques secondes après avoir immiscé son doigt entre les chairs. Elle avait l’impression de tout ressentir au centuple proche de la perforation alors que ses extrémités s’engourdissaient sensiblement. Elle glissa enfin sa main tremblante sur la blessure, alors qu’une douce lueur dorée s’échappait de sa paume ouverte, dispersant de petites étincelles dans un crépitement faiblard. Le léger frottement des ailes fines de la demoiselle lui rappela ou elle était et elle se leva doucement, retirant sa main, dévoilant une plaie presque refermée, les traces pourpres laissées par le sang et la peau plus claire à l’endroit de l'impact de la balle avec son derme comme seuls indices sur son corps de ce qui venait de se passer. Elle resta debout sous la pluie glacée avant de se décider à bouger. S’en allant, elle cracha un phlegmon sur le corps inerte, avant de lancer la pointe de son pied entre les côtes de l’homme à terre, déclenchant un craquement morbide.

« Les tavernes n’sont vraiment pas faites pour moi, visiblement... »

Le pas claudiquant, elle s’éloigna de la ruelle, pâle et tremblante, ne devenant par la suite qu’une ombre irrégulière et monochrome sous la pluie battant les pavés de la belle Amakna.
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